Face à l’urgence, le Collectif Alix Solidarité du 2ème arrondissement de Lyon occupera son école dès le lundi 7 novembre 2022 au soir.
Ce collectif composé de parents d’élèves, d’enseignants et de citoyens solidaires dont la mission est autant de mettre à l’abri les enfants et familles de l’école vivant sans toit que d’alerter les pouvoirs publics sur cette situation catastrophique, est soutenu par le collectif Jamais Sans Toit.
« Au quotidien et tout au long de l’année, nous aidons les familles : conseils, démarches, leur rappeler d’appeler le 115 plusieurs fois par jour, mais aussi récolter des dons. C’est un travail de longue haleine, mais notre machine est en route.
Lorsqu’arrive le froid et que l’on entend nos élus se targuer de lancer des plans “Zéro Enfant à la Rue” et d’un autre côté fermer des logements d’urgence ou faire la sourde oreille à toutes nos sollicitations, nous n’avons pas d’autre choix que d’agir pour mettre à l’abri ces enfants et familles », confie Laura, parent d’élève engagée dans le collectif.
Ambra, Xhefrina, Faïk et Maïssa ont entre 4 et 10 ans. Ils vont à l’école chaque jour avec nos enfants mais dorment dehors chaque soir.
La journée, ils sont en classe avec leurs copains et ne laissent rien transparaître de leur véritable situation. Le soir, à la sortie de l’école, c’est dans la rue qu’ils dorment. Dans l’inconfort et l’insalubrité bien sûr, mais aussi dans la peur, la faim et très bientôt le froid.
La réponse : occuper l’école dès la rentrée des vacances !
Chaque soir à partir du 7 novembre, dans le gymnase de leur école, Ambra, Xhefrina, Faïk et Maïssa pourront dormir à l’abri. La solidarité s’organise avec le cœur, faute d’aide de la part des pouvoirs publics, à coup de matelas gonflables, de prêt, de dons de couettes et oreillers… et de repas préparés par les parents volontaires, soir après soir. Suivant une rotation bien huilée, mais tellement fragile : chaque matin d’école, les matelas seront rangés, les affaires stockées, pliées, les lieux nettoyés comme si rien ne s’était passé.
« Nous occupons l’école la nuit et à des heures parfaitement compatibles avec la vie scolaire. Personne ne pourrait se douter de notre présence. » explique Raphaël, parent d’élève. Toutes les démarches nécessaires sont effectuées. Cette occupation est bien le dernier recours. Nous avons beau faire des cagnottes en ligne et vendre des gâteaux devant l’école dès que nous le pouvons pour financer par-ci par-là des nuits d’hôtel et des frais médicaux, ce n’est qu’éphémère et nous ne pouvons pas attendre le grand froid pour les mettre vraiment à l’abri. Il n’y aura que par cette forme d’affront que nous serons entendus. »
L’an passé, ce sont 11 enfants de l’école Alix qui ont ainsi pu être logés, grâce au « bruit » fait par une occupation de 3 semaines.
Aider, c’est donc pour les parents, bénévoles et enseignants de l’école préparer un repas un soir, s’inscrire pour s’occuper de la logistique et accompagner les familles pour une nuit.
C’est aussi obtenir un simple article dans un journal, une couverture médiatique d’un jour.
C’est faire parler, parler, parler… jusqu’à ce que la situation interpelle les pouvoirs publics quels qu’ils soient.
LE COLLECTIF ALIX SOLIDARITÉ
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