Le nombre d’enfants qui dorment à la rue n’a cessé d’augmenter depuis ces derniers mois en France. À Grenoble, ce sont plus d’une cinquantaine d’enfants qui dorment à la rue, dans des squats ou des bidonvilles. Ces conditions de vie précaires sont incompatibles avec le suivi d’une scolarité.
Ces situations sont la conséquence de coupes dans le budget de la politique d’asile depuis des années qui font que l’État n’héberge plus systématiquement et sans délai les demandeurs d’asile, de la recherche de profits des spéculateurs immobiliers qui laissent des logements vides (17 000 dans la Métropole de Grenoble) et de la saturation de l’hébergement d’urgence qui ne risque pas de s’améliorer avec la prévision de 14 000 places en moins dont 300 en Isère. Elles ont pour conséquence la mise en danger des enfants et de leurs familles quant à leur santé physique et mentale.
Nous rappelons que l’hébergement est un droit inconditionnel. L’article 3452-2 du Code de l’Action sociale et des familles stipule : « Toute personne en situation de détresse a accès, sans aucune condition de régularité de situation, à tout moment à un hébergement d’urgence. »
L’État français ne respecte pas la Convention internationale des droits de l’enfant dont il est signataire. Les droits à l’hébergement et à l’éducation sont bafoués. Avoir un toit sur la tête est un préalable pour apprendre.
Le ministre du Logement, Olivier Klein, s’est engagé le 27 septembre à Lyon en déclarant qu’aucun enfant ne serait à la rue cet hiver en France. La mairie de Grenoble, à quelques jours de la trêve hivernale, prend un arrêté anti mise à la rue, sans proposer d’autres solutions.
Face à l’urgence, parents d’élèves, enseignants, associations et collectifs se mobilisent, partout en France comme dans l’agglomération grenobloise. Des mobilisations locales sont pour une prise de conscience collective, pour faire respecter les droits élémentaires et mettre la pression sur les pouvoirs publics afin que des solutions émergent.
Depuis la rentrée scolaire, l’occupation de l’ancienne école Jean Macé par les mal log.é.e.s organisé au sein du DAL pour se loger et porter leurs revendications (arrêt des expulsions sans relogement, des conditions de vie dignes dans les centres hébergement et la réquisition des batiments vides).
Depuis le 10 octobre, l’école Malherbe à Grenoble est occupée la nuit et pendant les vacances pour mettre à l’abri 3 familles soutenues par un collectif d’école et de quartier.
Le 25 octobre, suite à l’expulsion du camp de l’alliance (109 personnes dont 50 enfants) toutes les personnes ne sont pas relogées et des ruptures de scolarité seront connues à la rentrée.
À ce jour, bien que les occupations d’école soient tolérées, aucune piste ou solution sérieuse n’est proposée par les institutions.
Ces occupations s’inscrivent dans une mobilisation nationale d’aide aux élèves sans toit portée par la FCPE, le CAU (Collectif des Associations Unies) et Jamais sans Toit. Plusieurs grandes villes utilisent ce moyen d’action.
Nous invitons parents d’élèves, voisins, enseignant·e·s, associations et collectifs qui le souhaitent à aider matériellement et humainement ces occupations. Et à se saisir de ce moyen d’action quand la situation d’enfants à la rue se présente au sein de leurs propres établissements pour mettre à l’abri, rendre visible et créer un rapport de force.
Nous demandons que l’État et les institutions (métropole, mairie, conseil départemental) se réunissent afin de trouver des solutions décentes rapidement.
Un toit c’est un droit ! Plus un enfant à la rue !
Nous vous invitons à une conférence de presse le mercredi 2 novembre devant l’école Malherbe à 12h – rue Pascal à Grenoble
A cette occasion nous appellerons à la généralisation des occupations d’école pour obtenir le respect du droit au logement.
Premiers signataires : comité des parents d’élèves de l’école Malherbe, RESF 38, DAL 38, CISEM, Intersyndicale enfants migrants