Le collectif « Jamais sans toit » exprime sa solidarité envers le collectif « Solidarité entre femmes à la rue » et l’action qu’il a menée vendredi 3 mai. Il condamne avec la plus grande fermeté l’expulsion sur ordre de la mairie de Lyon de 168 personnes sans abri qui avaient trouvé refuge dans le gymnase Dargent situé dans le 8e arrdt.
Certes, l’hébergement d’urgence est une mission qui incombe à l’Etat. Pour autant, toutes les explications du monde ne justifient pas qu’une municipalité qui prétend porter des valeurs humanistes fasse le choix de demander à l’Etat le concours de la force publique pour remettre à la rue en pleine nuit des femmes et des enfants.
La défaite morale se double ici d’une faute politique. Que reste-t-il des engagements que le maire de Lyon a pris devant les lyonnais, les associations et les collectifs de défense de droit au logement et des droits de l’enfant ? En la matière, on ne peut pas se payer de mots sauf à affaiblir grandement l’autorité de la parole publique.
Face à l’incurie des autorités, le collectif « Solidarité entre femmes à la rue » est un partenaire précieux de la lutte contre le sans-abrisme. Il promeut et organise l’entraide entre femmes et participe à leur émancipation sociale et politique.
Depuis la fin de la période d’urgence sanitaire, le nombre de familles sans solution d’hébergement a explosé. En deux ans, il a été multiplié par 3 dans la métropole et par 5 dans la seule Ville de Lyon.
Face à l’urgence de la situation, les pouvoirs publics (Etat, Ville, Métropole) doivent travailler de concert pour apporter une solution digne et pérenne aux plus démunis.
Le collectif « Jamais Sans Toit » est disposé à partager son expertise de terrain afin de construire une solution humaine et adaptée aux besoins de chacune et de chacun.